L'Horloge (5'03)   Charles Baudelaire/Laurent Boutonnat

Sans contrefaçon (4'07)   Mylène Farmer/Laurent Boutonnat

Allan (4'46)   Mylène Farmer/Laurent Boutonnat

Pourvu qu'elles soient douces (4'52)   Mylène Farmer/Laurent Boutonnat

La ronde triste (4'13)   Mylène Farmer/Laurent Boutonnat

Ainsi soit-je... (6'12)   Mylène Farmer/Laurent Boutonnat

Sans logique (4'30)   Mylène Farmer/Laurent Boutonnat

Jardin de Vienne (5'17)   Mylène Farmer/Laurent Boutonnat

Déshabillez-moi (3'45)   Robert Nyel/Gaby Verlor

The Farmer's conclusion (2'15)   Laurent Boutonnat

 

Mylène est grandie de deux énormes tubes successifs: Libertine et Tristana. Elle s'attele à gravir une marche qui a déjà fait trébucher bon nombre d'artistes des années 80: le deuxième album. Soit le succès du premier est confirmé et l'artiste gagne ses lettres de noblesse, soit c'est un échec et il sombre dans l'oubli. Mylène s'enferme en studio avec Laurent pour la réalisation de son second opus dont l'attente se fait pesante en cette fin d'année 1987. Le single "Sans contrefaçon" voit le jour. C'est une fois de plus un carton et il devient son troisième tube successif: le raz-de-marée Farmer est en marche et emporte tout sur son passage. 1988, un second titre arrive dans les bacs, "Ainsi soit-je..." qui remportera la sympathie du public. Le deuxième album de la chanteuse: "Ainsi soit-je..." sort cette même année avec à la composition Laurent Boutonnat et à la plume Mylène bien entendu. Il va se classer numéro un des ventes peu de temps après sa sortie et vient confirmer le potentiel artistique incontestable du duo. Au total, ce sont plus de 1 700 000 exemplaires qui ont trouvé preneur à ce jour. Quatre singles en seront extraits: "Sans contrefaçon" et "Ainsi soit-je..." avant la sortie de l'opus, suivie de "Pourcu qu'elles soient douces" et "Sans logique".

 

 

"Ainsi soit-je..." est un disque qui surprend dès la première écoute par la maîtrise totale de la mélodie, des instruments, du texte qu'il dégage. Mylène y continue l'exploration de ses névroses entreprise dans "Cendres de lune". C'est un second album abouti qui vient confirmer le talent du duo Farmer/Boutonnat et l'installer en tête des classements de ventes de disques. L'écoute de cet opus nos amène à découvrir ses 10 titres tous aussi efficaces et bons les uns que les autres. Les titres oscillent entre ballades mélancoliques et morceaux plus rythmés dont les textes sont plus légers.  Les thèmes abordés se rapprochent de ceux de "Cendres de lune", on y entend parler de la fuite du temps, de l'amour, de mort et aussi de sexe sur un ton plus ironique dans la reprise du fameux "Déshaillez-moi" de Juliette Gréco. "Ainsi soit-je..." est un disque qui vient installer définitivement Mylène Farmer dans le paysage musical français et qui continue la construction de l'univers Farmer commencée avec "Cendres de lune".

 

Date de sortie - 14 mars 1988

Ventes - 1 700 000 exemplaires (disque de diamant certifié en 1989)

Classements - 13-26 avril 1988 (8e), 27 avril-10 mai 1988 (9e), 11-24 mai 1988 (6e), 25 mai-7 juin 1988 (12e), 8-21 juin 1988 (10e), 22 juin-5 juillet 1988 (11e), 6-19 juillet 1988 (18e), 20 juillet-2 août 1988 (20e), 3-16 août 1988 (24e), 17-30 août 1988 (24e), 31 août-13 septembre 1988 (26e), 14-27 septembre 1988 (25e), 28 septembre-11 octobre 1988 (24e), 12-25 octobre 1988 (23e), 26 octobre-8 novembre 1988 (11e), 9-22 novembre 1988 (5e), 23 novembre-6 décembre 1988 (4e), 7-20 décembre 1988 (3e), 21 décembre 1988-3 janvier 1989 (1e), 4-17 janvier 1989 (2e), 18-31 janvier 1989 (2e), 1-14 février 1989 (2e), 15-28 février 1989 (4e),  1-14 mars 1989 (3e), 15-28 mars 1989 (4e), 29 mars-11 avril 1989 (4e), 12-25 avril 1989 (6e), 26 avril-9 mai 1989 (7e), 10-23 mai 1989 (9e), 24 mai-6 juin 1989 (11e), 7-20 juin 1989 (13e), 21 juin-4 juillet 1989 (10e), 5-18 juillet 1989 (12e), 19 juillet-1 août 1989 (10e),  2-15 août 1989 (13e), 16-29 août 1989 (12e), 30 août-12 septembre 1989 (16e), 13-26 septembre 1989 (13e), 27 septembre-10 octobre 1989 (10e), 11-24 octobre 1989 (10e), 25 octobre-7 novembre 1989 (23e), 8-21 novembre 1989 (22e), 22 novembre-5 décembre 1989 (22e), 6-19 décembre 1989 (28e), 20 décembre 1989-2 janvier 1990 (29e), 3-16 janvier 1990 (33e), 17-30 janvier 1990 (43e), 31 janvier-13 février 1990 (39e), 14-27 février 1990 (37e)

 

L'horloge - Ce titre est une mise en musique d'un poème de Charles Baudelaire que Mylène affectionne tout particulièrement. "L'Horloge" s'ouvre sur les tics tacs d'une pendule qui nous fait comprendre que le temps passe inévitablement. Les arrangements de Laurent sont très sombres et confèrent une tonalité lugubre à cette chanson. Mylène récite le texte plutôt qu'elle ne le chante, ce que ajoute encore de la puissance à cette ambiance typiquement Farmerienne. Ce titre est une ouverture idéale pour un tel album. 

Sans contrefaçon - Reconaissable dès les premières notes, cette chanson continue la progression de l'album. Mega-tube, ce titre parle sans tabou de l'ambiguité sexuelle que Mylène peut dégager sur un ton très léger. "Sans contrefaçon" est un des titres les plus emblématiques de la chanteuse et a contribué à la définition de l'image qu'elle peut renvoyer au public.

Allan - Le troisième titre de l'album est pour la deuxième fois dans cet opus un hommage que Mylène rend à un auteur qu'elle apprécie. Ici c'est Edgar Allan Poe qui est mis à l'honneur. Dès les premières notes, la chanson nous fait pénétrer son ambiance façonée par une mélodie très efficace. La chanteuse distille tout au long de ce texte les pierres fondatrices de l'oeuvre de l'auteur: la nuit, les fantômes, ... teintant "Allan" d'un sentiment d'étrangeté et de noirceur.

Pourvu qu'elles soient douces - Deuxième mega-tube de l'album, cette chanson nous conte sans gêne particulière l'intérêt porté par un personnage que joue la chanteuse et son partenaire sexuel pour la plaisirs de la chair et ce... reprenant le texte de ce titre... "des deux côtés", elle parle bien ici de pratiques sodomites. Mylène réussit ici le tour de force de parler impunément et en toute légèreté d'une pratique sexuelle qui est sujette à débats, aux oreilles de toutes et tous grâce aux nombreux passages radios et télévisés de cette chanson. Belle performance...

La ronde triste - Ce titre constitue le premier essai d'écriture de Mylène dans la langue de Shakespeare. Le texte décrit une histoire d'amour malheureuse, celle d'une femme éprise d'un homme qui ne s'intéresse pas à elle.

Ainsi soit-je... - Chanson éponyme de l'album, "Ainsi soit-je..." est une superbe ballade mélancolique. Une fois de plus, on nous raconte l'histoire d'un amour qui est à l'origine de souffrances chez ceux qui en sont les protagonistes. Les paroles, magnifiquement écrites, réussissent à toucher l'auditeur. C'est peut-être une des plus grandes réussites de l'opus.

Sans logique - Cette chanson traite d'un des thèmes que Mylène aime beaucoup, celui de la schizophrénie. Confiant qu'elle pouvait passer du rire aux larmes en un laps de temps très court, ce phénomène est décrit tout au long des mots de ce titre qui traite aussi, etre les lignes, de l'éternel combat qui se déroule entre le bien et le mal.

Jardin de Vienne Ce morceau s'ouvre sur une mélodie très triste, très sombre. Le texte suit cette direction et décrit l'histoire d'un "petit bonhomme" parti trop tôt... celui dont il est question ici s'est suicidé, comme le titre de la chanson l'indique, dans un jardin de Vienne. On retrouve ici la même surprise que celle offerte par Chloé quand, pendant le pont instrumental, Mylène nous confie sobrement "Ce soir j'ai de la peine... il s'est pendu dans un jardin de Vienne". Il n'en reste pas moins que ce morceau est l'un des plus touchants d'"Ainsi soit-je...".

Déshabillez-moi - Reprise d'une chanson de Juliette Gréco, ce titre est la deuxième grosse surprise de l'album après "Jardin de Vienne". Ce tube, repris de façon très efficace et légère par Mylène, vient apporter une touche de fraicheur après l'émotion après par la chanson qui la précède sur "Ainsi soit-je...".

The Farmer's conclusion - Sur cette dernière piste, Mylène décide de faire un clin d'oeil à ceux qui la surnomment déjà la vilaine fermière. Ce titre instrumental mêle habilement des cris d'animaux de la ferme (vaches, cochons, poules, moutons et autres amis à poils ou à plumes) à ceux de la chanteuse traduisant l'extase que l'on suppose sexuelle. Cette chanson démontre l'autodérision dont elle est capable et offre une clôture originale à son deuxième album.